Description
Cette communication évalue la prise de pouvoir et le récit de territoire des corps ‘noirs’ dans l’industrie française du disque des années 1980, considérant la musique comme un territoire culturel spécifique avec ses terrains physiques d’expression, tels que studio d’enregistrement, plateaux de télévision, salles de concert, et ses terrains symboliques comme les chansons, vidéos, charts et magazines. Si les représentations du corps noir dans la période coloniale sont bien connues, lorsque dominait l’exotisme paternaliste, les années 1980 offrent un curieux mélange de continuité post-coloniale et d’innovation structurelle, avec une place médiatique croissante offerte aux figures noires. Celles-ci sont encore souvent interprétées par des chanteurs blancs (Jean-Pierre Mader, Renaud, Julien Clerc), mais certains artistes noirs francophones obtiennent pour la première fois en France de gros succès commerciaux (La Compagnie Créole, Bibie). Cette communication, dont l’analyse et l’argument sont encore en flux, s’inscrit dans les études francophones décoloniales et prend pour point d’appui l’observation de Pap Ndiaye (2008: 243) que les discriminations raciales s’analysent par ‘la position du corps [noir] dans l’espace’. Appliquant cette réflexion à un corpus de chansons populaires, une ambivalence des représentations du corps noir se dessine, entre essentialisme racial et anti-racisme humanitaire, entre visibilité du corps noir et profits blancs. Nous y parlons en particulier de l'usage de la figure metisse dans 'Macumba' de Jean-Pierre Mader.Period | 23 Nov 2022 |
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Event title | Corps Terrestres: recits de territoire et de corps |
Event type | Workshop |
Location | Paris, FranceShow on map |