Abstract
En 1945, plus de vingt millions de personnes sont dispersées à travers l’Europe à la suite des politiques d’extermination, de travail forcé et d’épuration ethnique conduites par l’Allemagne nazie et ses États vassaux. Parmi elles, les « Displaced Persons » (DPs), rescapés des camps, travailleurs forcés et déracinés des territoires de l’Est, constituent un enjeu dans le contexte de guerre froide naissante. Alors que la majorité est rapatriée, près d’un million de DPs demandent le droit d’émigrer à l’Ouest. Les Alliés, occidentaux et soviétiques, s’affrontent sur l’avenir de cette population hétérogène. Les travailleurs humanitaires débattent des meilleurs moyens pour les « réhabiliter » physiquement et psychologiquement. Véritable laboratoire d’action humanitaire, les camps de DPs sont également des centres d’activisme politique et culturel, où se développent notamment anti-communisme et sionisme. Dans les conditions « anormales » de la vie des camps, ces DPs réfractaires au rapatriement reconstruisent une sorte de « normalité », en attendant d’émigrer hors d’Allemagne, d’Autriche et d’Italie.
Original language | French |
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Type | Encyclopedia entry |
Place of Publication | Paris - LabEx EHNE - Sorbonne Université |
Publication status | Published - 2022 |