Abstract
Les Français libres ont reconstruit, après la défaite de 1940, un service de soutien sanitaire pour les troupes, avec une petite cohorte hétéroclite de soignants et un matériel très disparate. Ce service bouleverse à bien des égards les distinctions traditionnelles entre formations régulières et armées irrégulières, entre légalité et « dissidence ». Il s’agit d’abord de comprendre comment, dans un contexte d’extrême précarité induite par la « rupture » avec la métropole, les soignants ont mobilisé des savoirs acquis lors de précédents conflits pour s’adapter à la réalité de théâtres militaires complexes. Il convient ensuite d’analyser les facteurs de cohésion de cette communauté soignante extrêmement hétérogène, ainsi que les tensions qui la traversent. Si les formations sanitaires sont souvent considérées comme des familles de substitution, elles sont traversées par des logiques de hiérarchisation qui reflètent les normes raciales et genrées de l’époque.
Original language | French |
---|---|
Journal | Mouvement Social |
Publication status | Accepted/In press - 16 Jan 2025 |